Les machines à calculer jouèrent un rôle primordial dans le développement des ordinateurs pour deux raisons tout à fait indépendantes. D'une part, pour leurs origines, c'est pendant le développement d'une machine à calculer différentielle que Charles Babbage imagina l'ancêtre des ordinateurs: une machine à calculer programmée par la lecture de cartes perforées (identiques à celles du métier à tisser Jacquard) avec mémoires et imprimantes, qui inspirera le développement des premiers ordinateurs cent ans plus tard (Z3, ABC, ENIAC, SSEM...) et qui nous amènera aux mainframes des années 1960. D'autre part, pour leur propagation, grâce à la sérendipité de l'invention du premier microprocesseur, qui fut inventé par Intel pendant le développement d'une machine à calculer électronique en 1971, qui est à l'origine de l'explosion de la micro-informatique à partir de 1975 (Altair 8800) et qui réside au cœur de tous les ordinateurs actuels quels que soit leurs tailles ou fonctions.

 

Outre les avancées observées dans l'industrie du textile et celles de l'électronique, les avancées de la mécanographie à la fin du XIXe siècle, pour achever les recensements aux Etats-Unis d'Amérique, la mécanisation de la cryptographie au début du XXe siècle, pour crypter puis décrypter automatiquement des messages, le développement des réseaux téléphoniques (à base de relais électromécaniques), sont aussi à prendre en compte pour comprendre l'avènement de ce nouveau genre de machine qui ne calculent pas (comme font/faisaient les calculatrices), mais lisent et interprètent des programmes qui -eux- calculent.

Pour le monde des idées, avant l'invention de ces nouvelles machines, l'élément fondateur de la science informatique est en 1936, la publication de l'article "On Computable Numbers with an Application to the Entscheidungsproblem" par Alan Turing qui allait déplacer le centre de préoccupation de certains scientifiques (mathématiciens et logiciens) de l'époque, du sujet de la calculabilité (ou décidabilité) ouvert par Hilbert, malmené par Godël, éclairci par Church, vers le sujet de la mécanisation du calcul (ou calculabilité effective). Dans ce texte de 35 pages, Turing expose une machine théorique capable d'effectuer tout calcul ; il démontre que cette machine est aussi puissante, au niveau du calcul, que tout être humain. Autrement dit, un problème mathématique possède une solution, si et seulement si, il existe une machine de Turing capable de résoudre ce problème. Par la suite, il expose une machine de Turing universelle apte à reproduire toute machine de Turing, il s'agit des concepts d'ordinateur, de programmation et de programme. Il termine en démontrant qu'il existe au moins un problème mathématique formellement insoluble, le problème de l'arrêt.

Peu avant la Seconde Guerre mondiale, apparurent les premières calculatrices électromécaniques, construites selon les idées d'Alan Turing. Les machines furent vite supplantées par les premiers calculateurs électroniques, nettement plus performants.

Le premier ordinateur fonctionnant en langage binaire fut le Colossus, conçu lors de la Seconde Guerre Mondiale, il n'était pas Turing-complet bien qu'Alan Turing ait travaillé au projet. À la fin de la guerre, il fut démonté et caché à cause de son importance stratégique. L'ENIAC, mis en service en 1946, est le premier ordinateur entièrement électronique construit pour être Turing-complet. Pendant ce projet (en juin 1945 un an avant la démonstration de l'ENIAC) est publié un article fondateur : "First Draft of a Report on the EDVAC" par John von Neumann donnant les bases de l'architecture utilisée dans la quasi totalité des ordinateurs depuis lors. Dans cet article Von Neumann veut concevoir un programme enregistré et programmé dans la machine. La première machine correspondant à cette architecture, dite depuis architecture de von Neumann, ne fut pas l'EDVAC qui ne sera livré qu'en Aout 1949, mais une machine expérimentale la Small-Scale Experimental Machine (SSEM ou "baby") construite à Manchester en juillet 1948.

Le mot ordinateur fut introduit par IBM France en 1955. François Girard, alors responsable du service publicité de l'entreprise, eut l'idée de consulter son ancien professeur de lettres à Paris, Jacques Perret, afin de lui demander de proposer un mot caractérisant le mieux possible ce que l'on appelait vulgairement un calculateur (traduction littérale du mot anglais « computer »). Ce dernier proposa « ordinateur », un mot tombé en désuétude désignant anciennement un ordonnateur, voire la notion d'ordre ecclésiastique dans l'église catholique (ordinant). Le professeur suggéra plus précisément « ordinatrice électronique », le féminin ayant pu permettre, selon lui, de mieux distinguer l'usage religieux de l'usage comptable du mot. Le premier ordinateur multitâches est le Bull Gamma 60 en 1958.

Le premier ordinateur dit familial est l'Apple II, lancé en janvier 1977. Il a été suivi de nombreux autres, notamment l'Atari 400 en 1979, le TI99/4A, l'Hector et le Sinclair ZX81 en 1981, les MSX, le Commodore 64 en 1982, l'Oric-1 en 1983, l'Apple IIe, l'Amstrad CPC 464 en 1984 (suivi des 664 puis 6128).

Source : wikipédia

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